construire réellement le NPA comme parti anticapitaliste et révolutionnaire
Nous n’avons pas tou(te)s partagé la même position lors des dernières législatives, quant au soutien ou non à l’appel à voter NUPES de façon presque indiscriminée, mais nous pensons en commun qu’il ne faut surtout pas surestimer, sauf à quelques exceptions, la « dynamique » même électorale de cette période, surtout quand une majorité a refusé de s’exprimer (abstention, blancs et nuls : 53,5% au 1 er tour, 57,3% au 2 ème tour, avec jusqu’à 65 et 70% d’abstention dans les quartiers populaires. A défaut, nous nous exposons à de sacrées désillusions.
Cette surestimation concerne particulièrement la FI-UP que certain(e)s camarades voient comme un élément « gauche de combat » qu’elle n’est, peut être pas tant que ça … sans parler d’implantation de classe.
Maintenant, c’est à de graves attaques que les travailleurs, chômeurs et précaires vont être confrontés, et notre congrès à venir sera décisif quant à la possibilité de poursuivre ou non la construction du NPA.
Nous devons être clairs.
Nous sommes convaincus que le NPA doit être toujours aux avant-postes pour essayer d’unifier les combats du monde du travail, en investissant, proposant ou construisant les structures les plus unitaires qui soient pour aider au développement et à la convergence des luttes, avec les partis, les syndicats, les associations. Mais il nous faut arrêter de croire à la possibilité de construire aujourd’hui un parti « large, non délimité d’un point de vue programmatique » avec des individualités et groupes, qui ne représentent souvent pas grand-chose si ce n’est dans les microcosmes militants.
Mais nous devons aussi porter un regard critique sur le « projet » de fondation du NPA et son échec avéré. Il n’a jamais été ce parti « large » qu’il voulait être… car cela n’était pas possible et ne l’est pas plus aujourd’hui.
Pour qu’il soit utile, un parti « large », non délimité stratégiquement, doit être avant tout un parti « de masse », présentant une forte attractivité, dans une période de forte intensité des luttes politiques et sociales. Un moment donc très particulier de la lutte des classes. Dans ces conditions exceptionnelles, la participation, en fraction, des révolutionnaires dans un tel parti peut constituer une médiation nécessaire vers la création d’un parti communiste révolutionnaire de masse pour préparer, avec d’autres partis, l’affrontement inéluctable avec les forces de la bourgeoisie et la prise du pouvoir par les travailleurs.
Dans la période actuelle de régression du rapport de force en défaveur de la classe ouvrière ( ce qui n’exclue pas des luttes éparses, parfois victorieuses, mais peu nombreuses et sans jamais atteindre le niveau de celles des années 1995, 2003 ou 2010 ), il n’est pas étonnant que face aux attaques du Capital, se développe un courant réformiste « radical », affirmant dans la confusion ambiante, être plus utile pour la lutte… mais essentiellement institutionnel, « économisant des kilomètres de manifestation » !
L’expérience de notre courant ne nous apprend que trop, que sans mobilisations et sans luttes dures, même le plus honnête des gouvernements réformistes ne mène qu’à l’impasse.
Nous pensons toujours qu’il n’y a pas de contournement possible pour les révolutionnaires, pour reconstruire la conscience de classe et essayer de peser dans la lutte des classes, que la construction d’un parti révolutionnaire, implanté dans le monde du travail, les syndicats, les quartiers populaires et la jeunesse, et pour cela, le NPA est sûrement le meilleur, ou le moins mauvais des outils, à condition de ne pas le saborder.
Ce parti, doit être « ouvert » au sens d’être prêt à intégrer en son sein, celles et ceux qui partagent nos objectifs de renversement du capitalisme, pour la construction d’une société socialiste, dans laquelle celles et ceux qui décident sont celles et ceux qui produisent, une société sans exploitation ni oppression, et prenant en permanence en compte les combats écologiques, féministes, antiracistes, LGBTI, sans lesquels il n’y aura pas de société réellement nouvelle.
Il doit aussi réaffirmer dans ses priorités, la construction et la centralisation de son implantation dans les entreprises (CILT), en aidant en particulier les jeunes que l’on gagne à faire les bons choix professionnels en fonction de leurs disponibilités, dans des secteurs où pourront être mêlés leurs objectifs de vie militante, personnelle et professionnelle, mais surtout qui pourraient y jouer un rôle majeur dans une crise révolutionnaire.
Mais le risque de voir le NPA se fondre peu à peu dans un regroupement aux contours flous, n’est pas la seule menace qui pèse sur son existence.
Aujourd’hui, nous ressentons comme de plus en plus de camarades, que le NPA est devenu une organisation, où la confiance disparaît à grande vitesse, quand ce n’est pas pire dans certaines villes. Le « vivre ensemble » devient chaque jour plus impossible dans le NPA qui apparaît de plus en plus à l’extérieur comme une somme bancale de micro-partis ayant leurs propres cellules, presse publique régulière, sites, réseaux sociaux, organes de direction, écoles et stages de formation et développant publiquement leur propre politique.
Le droit de tendance courant ou fraction, que nous devons absolument préserver comme acquis démocratique, s’est transformé en une caricature mortifère. Il faut que cela cesse, quitte à se donner du temps pour y parvenir.
Si le NPA, doit être « ouvert », pour être efficace, nous devons revenir à des règles communes, acceptées par tou(te)s, que l’on appelle dans notre culture militante, le centralisme démocratique, sinon, il ne sera pas un parti, mais, dans le meilleur des cas, une « fédération de fractions » inefficace pour peser sur la situation politique, et incapable, avec des moyens si faibles, (toutes tendances et fractions confondues : combien au total de militant(e)s à la SNCF ? dans l’automobile, ? les hôpitaux ? la logistique ? l’électronique ? la grande distribution, etc…) de peser dans la lutte des classes.
Si nous pensons que le NPA vaut le coup d’être sauvé, préservé et développé, nous devons avec l’ensemble des militantes et militants, sans aucun sectarisme ni exclusive, sortir par le haut de ces situations paralysantes.
Et pour cela, il faut que le prochain congrès consacre un temps de débat réel aux questions organisationnelles en revoyant sérieusement à modifier les « Statuts provisoires » actuels du NPA pour répondre à cet objectif.
Premiers signataires : Antoine (ex Piron Bretoncelles), Arnaud (Pays d’Aix), Arnaud (Marseille), Bruno (Renault Guyancourt), Frédéric (Marseille), Gérard (PSA Sochaux), Gilbert (34), Jacky (94), Jean Marie (Marseille), Lino (Orléans), Marion (Infirmière Marseille), Norbert (Besançon), Norbert (Paris), Olivier (Cheminot Marseille), Patrick (Secteur Auto), Rita (78), Salomé (Orléans), Sandrine (Clermont-Ferrand)
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